Infos sur la Hongrie

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jeudi, octobre 8 2015

L'occupation ottomane

En 1526 l'armée hongroise forte de 40 000 hommes est écrasée par les turcs à Mohács, dans le sud de la Hongrie actuelle. Les chefs de l'armée et la moitié des soldats sont mis à mort. Le roi Louis II, âge de 20 ans, meurt noyé dans un marais. Même si Buda ne sera conquise qu'en 1541, c'est le début d'une occupation qui durera un siècle et demi. Durant cette période la Hongrie historique, beaucoup plus étendue que le Hongrie actuelle, sera divisé en 3 parties, l'ouest sous contrôle des Habsbourg, le centre sous domination ottomane et le Transylvanie à l'est jouissant d'une certaine autonomie, vassale cependant du sultan turc.

«Partition of Hungary» par Esoltas sur Wikipedia anglais

Les turcs ne tenteront pas d'islamiser le Hongrie occupée mais il la ravageront de façon atroce, brûlant les villages, détruisant les églises, incendiant les forêts, laissant mourir les paysans de misère et emmenant une partie de la population en esclavage. Des zones entières sont transformées en véritable déserts, des terres autrefois cultivées sont laissées en friches. La population décroit de façon importante. Buda ne sera libérée de l'occupation qu'en 1686, la plus grande partie de la Hongrie en 1699. La Hongrie sort de cette épreuve dans un état pitoyable. Elle a perdu le tiers de sa population. Il faudra faire appel à des colons allemands ou serbes pour repeupler et mettre en valeur les grandes plaines de la Hongrie centrale. Les richesses nationales, pillées et saccagées, ont disparu. Il ne reste rien des grands monuments du Moyen-âge et de la Renaissance.

dimanche, septembre 20 2015

le traité du Trianon

L’empire austro-hongrois, composé de l'empire d'Autriche et du royaume de Hongrie, fait partie des vaincus de la première guerre mondiale. Cet état multiethnique de 51 millions d'habitants s'effondre avec la défaite militaire. Le 31 octobre 1918 la Hongrie, qui jouissait déjà d'une large autonomie au sein de l'empire, se sépare de l'Autriche.

La Hongrie peuplée alors d'une vingtaine de millions d'habitants est elle-même dépecée. Les provinces à population majoritairement slovaque, roumaine, serbe ou croate prennent leur indépendance.

Cette situation est entérinée le 4 juin 1920 par le traité de paix du Trianon imposé à la Hongrie par les vainqueurs de la guerre de 14-18. Le pays perd les deux tiers de son territoire et la moitié de sa population. Plus de trois millions de hongrois vivent à l’extérieur des nouvelles frontières dont 1700000 en Roumanie, 1000000 en Tchécoslovaquie et 500000 dans ce qui deviendra la Yougoslavie.

trianon

L'injustice flagrante de ce traité a traumatisé les hongrois aussi bien à l'intérieur des nouvelles frontières que dans les communautés magyarophones détachées du pays. Il faut reconnaître que les Hongrois ont été les principales victimes des traités imposés par les vainqueurs de la première guerre mondiale. S'il était logique de donner satisfaction aux minorités slaves ou roumanophones de la grande Hongrie, il est clair que Prague, Bucarest et Belgrade ont tout fait pour que le droit des hongrois à disposer d'eux-mêmes soit ignoré dans le traité imposé par les vainqueurs.

Aujourd'hui encore pour beaucoup de hongrois Trianon signifie punition et même punition injuste. Et toutes les librairies de Budapest proposent la carte de l’ancienne Grande Hongrie qui englobe toute la Croatie, la Transylvanie roumaine et une grande partie de l’actuelle Slovaquie. Carte que l'on retrouve dans bien des habitations et pas seulement chez ceux qui rêvent de redessiner les frontières. Alors les extrémistes du JOBBIK ou simplement les nationalistes du FIDESZ ont beau jeu de jouer sur ce sentiment d'injustice et ils ne manquent pas de le faire car cela peut rapporter gros électoralement parlant.